Pour cette troisième expédition, le consortium Enacting the commons part à Barcelone pour rencontrer l’univers des communs en Espagne. Depuis la transition démocratique dans les années 70, les forces politiques habituelles sont remises en question au fil des mandats et les citoyens espagnols font émerger d’autres mouvements dans ce paysage politique. Posant les communs en principe politique, plusieurs listes citoyennes ont ainsi remporté les dernières élections municipales, tirant leurs racines des mouvements liées au droit au logement, à “occupy” ou encore aux oppositions aux modèles économiques du “capitalisme de plateforme” qui s’abattent sur le territoire (UBER, Cabify, Airbnb, etc.). Barcelone et Madrid incarnent aujourd’hui un courant municipaliste marqué du sceaux des communs, qui cherche une alternative aux gouvernements traditionnels en basant ses actions dans une stratégie d’alliance entre les gouvernements, les mouvements sociaux et les forces sociales. Pour ce voyage d’étude, nous arriverons à l’aube des nouvelles mandatures municipales, ce qui sera l’occasion d’en tirer un premier bilan, de voir se dessiner les ambitions à venir, et de questionner l’écosystème foisonnant des communs Barcelonais.
Quelles sont les nouvelles formes démocratiques et d’implication des citoyens qui se sont inventées ces dernières années au sein de ces municipalités et de leurs administrations ? Goteo et Platoniq, qui explorent de nouveaux modèles économiques pour les communs, ont par exemple travaillé lors de la mise en place de nouvelles infrastructures (physique / numérique) pour le financement et et le développement de l’expression citoyenne et de la participation civique. Un autre exemple porté par la Mairie de Barcelone : la plateforme Decidim, une plateforme “en commun”, libre et ouverte où on y retrouve du code, de la documentation, un cadre juridique, des interfaces collaboratives, des communautés d’utilisateurs et de facilitation. L’Espagne est également un terrain d’innovation en matière de traitement des données, de pratiques numériques citoyennes et les mouvements militants sur ces sujets ont trouvé leurs occurrences au sein de la municipalité.
Comment les mouvements et luttes autours par exemple du droit à la ville ou du droit au logement, permettent ils de dessiner de nouveaux modes de penser “en commun” les villes de demain ?Sur les questions de droits à la ville et de co-construction de la cité, le vivier espagnol est une véritable mine d’or pour nos explorateurs de communs. Acteur phare du militantisme pour le droit à la ville, PAH (Plataforma de Afectados por la Hipoteca), par exemple, est notamment aux origines d’une initiative législative populaire (une proposition de lois directement soutenue par le peuple) contre les expulsions qui sévissent en Espagne. Nos regards se porterons également sur des collectifs d’acteurs de la ville (urbanistes, architectes, designers) qui développent des outils et processus pour créer des espaces propices pour une conception collective et partagée de la Cité.
Quelles nouvelles formes coopératives s’inventent au travers des mouvements des communs? Ré-interrogeant la gestion de certains “biens publics”, d’intérêt général tel que la mobilité ou l’énergie (Somobilitat, Somenergy), ces nouvelles formes coopératives questionnent les modèles traditionnels de l’économie et des marchés, mais aussi les potentiels des ré-appropriations et de créativité de la société civile dans ces espaces que délaisse l’acteur public.
Découvrez le programme du voyage d’étude ici : Programme-ETC3
Ainsi qu’un diaporama de restitution à chaud du voyage, lors du skype avec le groupe mirroir : journaldebord_ETC#3